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Etats d’esprit, Growth Mindset, rapport à l’erreur ; Qu’est-ce qui détermine la réussite d’une personne ?

Dernière mise à jour : 17 sept.


Professeure de psychologie sociale à l'Université Stanford, Carole Dweck, dont les recherches principales ont porté sur la motivation, la personnalité et le développement, apporte une théorie passionnante : la théorie des états d’esprit.

Dans son livre publié en 2006 Changer d'état d'esprit : Une nouvelle psychologie de la réussite, elle s’intéresse aux facteurs de la réussite et à la vision qu’ont les individus de leurs capacités. Elle explique que les individus peuvent être placés sur un continuum * en fonction de leur vision implicite de la réussite :

A gauche du continuum : les individus ayant un état d’esprit fixe. (fixed mindset)

A droite, ceux ayant un état d’esprit de développement. (growth mindset)


* Un continuum est une suite ordonnée d'éléments passant progressivement d'un extrême à l'autre par une succession d'intermédiaires.


Avec l’état d’esprit fixe, les individus pensent que leurs qualités, leurs aptitudes et leur personnalité sont innées, et qu’il y a peu ou pas de progression possible. La vision est plutôt fataliste (« je ne suis pas doué·e en Maths, je ne suis pas créatif·ve, je n’ai aucun talent pour la musique, etc. ») et implique que des efforts ne permettront pas de réussir dans certains domaines car ils n’ont pas de don particulier ou de facilités.

Les personnes ayant un état d’esprit de développement ont tendance à croire que leurs capacités sont surtout développées en travaillant, et que tout le monde peut s’améliorer à force de travail et d’application. Pour ces personnes, peu importe le niveau de base d’intelligence, l’objectif est avant tout de progresser.

L’importance de l’échec

Les individus ne sont pas forcément conscients de leur fonctionnement, mais on peut déterminer où elles se situent sur le continuum en fonction de leur rapport à l’échec.

Avec un état d’esprit fixe, l’échec sera redouté et les challenges évités. Il est difficile de faire face à l’insuccès car il est une affirmation négative de ses capacités de base. Une personnalité à l’état d’esprit fixe préférera des tâches demandant peu d’efforts, pour lesquelles la réussite est certaine, afin de montrer au plus grand nombre ses qualités et se sentir ainsi valorisée. Les critiques seront moins entendables et le succès d’autrui parfois perçu comme une menace. La réussite elle, est une validation de la personnalité. Elle permet de prouver son savoir, son potentiel, ce pour quoi la personne est douée.

Avec un état d’esprit de développement, les challenges représentent une occasion d’apprendre et de progresser, tout comme l’échec qui est un indicateur de la nécessité de s’entrainer davantage ou de changer de stratégie. L’échec est plus perçu comme une possibilité de s’améliorer, il ne définit pas la personne. L’état d’esprit de développement vise la réussite en concédant que c’est un chemin pavé d’efforts, de tentatives, de persévérance, de remise en question.

Thomas Edison (pionnier de l’électricité, inventeur du cinéma) aurait essuyé 10 000 échecs avant de trouver comment améliorer l’ampoule électrique. Il a déclaré à ce sujet : “Je n’ai pas échoué. J’ai simplement trouvé 10 000 solutions qui ne fonctionnent pas”. Enfant, son professeur l’aurait qualifié d’hyperactif stupide, n’apprenant pas assez rapidement… Pourtant à la fin de sa vie, il aura déposé plus de 1 000 brevets pour ses inventions.


On comprend aisément pourquoi il est important d’aider les enfants à tendre vers un état d’esprit de développement.

Le système scolaire a souvent tendance à souligner les manques, les lacunes, les erreurs et à évaluer l’intellect plutôt que les efforts fournis. Or, comme le montre Carole Dweck, notre état d’esprit est déterminant dans la réussite et la progression.

On ne peut nier la nécessité de l’échec et des erreurs dans tout apprentissage. Un enfant qui obtient une note estimée « mauvaise » a souvent tendance à s’identifier à la note, et à se trouver nul.

En développant un état d’esprit de développement, on apprend à repérer ce qui a fait qu’on a obtenu cette note (travail insuffisant, temps mal géré, mauvaise compréhension de la leçon, etc.), ce qui permet de ne pas se décourager, et d’avoir la conviction qu’on fera mieux la prochaine fois.







"Je ne perds jamais; soit je gagne, soit j'apprends"

Nelson Mandela

Comment faire évoluer son état d’esprit vers un état de développement ?


Comme nous l’avons vu, il s’agit surtout de changer de croyances. Comme le dit Carol Dweck :

“Nos états d’esprit sont une part importante de notre personnalité, mais nous pouvons en changer. Simplement en connaissant les deux états d’esprit, vous pouvez commencer à penser et à réagir de nouvelles manières.”

Si j’ai « raté », ce n’est pas parce que je suis nul·le mais parce que ma stratégie n’était pas la bonne, ou mon investissement insuffisant.








« Le succès, c’est d’aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme »

Winston Churchill

Faire changer les croyances en s’interrogeant


Vous pouvez régulièrement questionner votre enfant et l’amener à se questionner lui-même pour développer cet état d’esprit (et faire de même pour vous ! )


-          Lorsqu’il parvient à surmonter une difficulté, vous pouvez lui demander « à quoi tu as fait appel pour parvenir à ce résultat » ? « Qu’est-ce qui a fait que tu as réussi ? », « Qu’est-ce qui était difficile ? », « Quelles forces, ressources t’ont permis de surmonter ça » ?


-          Lorsqu’il fait face à un échec, vous pouvez questionner ce qui selon lui/elle a conduit à ce résultat : « qu’est-ce qui pourrait être fait différemment la prochaine fois ? » « Qu’a tu appris de cette expérience ? »


Ainsi, vous l’aidez à orienter son attention sur les efforts fournis, la stratégie, les ressources dans lesquelles il ou elle a puisé.


De même si vous le complimentez ou l’encouragez, on préfèrera souligner le processus, la stratégie utilisée, les efforts fournis, la persévérance ou encore la concentration, plutôt que la gratification d’un « tu es intelligent·e » ou « tu es doué·e ».

L'impact des compliments

Dans son livre, Carole Dweck fait part d’une expérience auprès d’élèves de primaire :

“La psychologue Claudia M.Muller et moi-même avons donné aux enfants des questions d’un test de QI. Après les 10 premières questions, où la plupart des élèves ont été bons, nous les avons complimentés. Nous avons complimenté certains pour leur intelligence : “Wahou… c’est un très bon score. Tu dois être intelligent.” Pour d’autres, nous les avons complimentés pour leurs efforts : “Wahou… c’est un très bon score. Tu dois avoir travaillé très dur.”

Nous avons constaté que les compliments basés sur l’intelligence encouragent plus souvent un état d’esprit fixe que les compliments basés sur l’effort. Les élèves complimentés pour leur intelligence, par exemple, souhaitaient éviter les tests difficiles - ils en voulaient un facile à la place - plus souvent que les enfants félicités pour leurs efforts (ces derniers voulaient résoudre les problèmes difficiles pour pouvoir apprendre).

Quand nous leur avons donné à tous des problèmes difficiles à résoudre, ceux dont on avait reconnu l’intelligence se sont découragés, ont douté de leurs capacités. Et leurs scores, y compris sur des exercices plus faciles que nous leur avons donnés après, ont décliné en comparaison de leurs résultats précédents sur des problèmes similaires.

À l’inverse, les enfants complimentés pour avoir travaillé dur n’ont pas perdu leur confiance face aux questions plus difficiles, et leur performance s’est améliorée sur les exercices plus faciles qui ont suivi.


Vous l’aurez compris, les travaux passionnants de Carole Dweck nous invitent à développer pour nous-même et pour nos enfants ce Growth Mindset, afin de gagner en confiance, en performance, en capacité d’entreprendre et de créer.

 

Comprendre les états d’esprit, c’est comprendre comment nos croyances sur nous-mêmes changent radicalement nos choix et nos actions. Croire que nos qualités sont gravées dans la pierre mène à un certain type de pensées et d’actions, et croire que nos qualités peuvent être développées mène à un tout autre type de pensées et d’actions, nous faisant prendre une voie totalement différente.


Comme l’explique Carole Dweck, c’est une chose de ne pas s’attaquer aux problèmes, c’en est une autre de laisser passer des opportunités importantes pour votre futur. Avec un état d’esprit fixe, on va chercher à rester dans le champ du connu, du valorisant et comme nous l’avons vu éviter de relever des défis, potentiellement générateurs d’échecs.  L’état d’esprit de développement va au contraire encourager à aller vers le défi, et donc à saisir des occasions importantes.

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Joséphine Marcolé

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